Que voir et visiter dans les Vosges ?

Stations thermales et patrimoine d’eau

À Bains-les-Bains, l’histoire thermale se lit dans la pierre. Le bain romain, exemple d’architecture thermale du XIXe siècle, rappelle la vogue des cures d’autrefois. La manufacture royale du XVIIIe siècle, installée dans un vaste ensemble de bâtiments, témoigne quant à elle de l’essor industriel lié à l’eau et à la forêt. Tout près, à Fontenoy-le-Château, un petit musée de la broderie perpétue une tradition textile délicate dans un cadre de ruelles anciennes et de maisons serrées au bord du canal.

Un peu plus au sud, Plombières-les-Bains déploie ses thermes d’origine XVIIIe et XIXe siècle, un casino inauguré en 1878, le pavillon des Princes et la maison des Arcades. Les façades étagées au flanc de la vallée composent un décor presque théâtral. Le musée Louis-Français, consacré à la peinture, prolonge la visite culturelle. À Vittel, les grands thermes, l’église Saint-Rémy et l’usine d’embouteillage, capable de produire plusieurs millions de bouteilles par jour, racontent une autre facette de l’aventure de l’eau, plus moderne mais tout aussi structurante pour le territoire.

Épinal, vallée de la Moselle et mémoire industrielle

À Épinal, les maisons anciennes et les arcades de la place des Vosges forment un ensemble urbain attachant. Le musée départemental d’art ancien et contemporain rassemble peintures, œuvres de Rembrandt ou de Georges de La Tour et une vaste collection d’images populaires venues du monde entier. L’imagerie d’Épinal, toujours active, permet de comprendre comment ces feuilles colorées ont façonné l’imaginaire collectif. La basilique Saint-Maurice, construite entre les XIIIe et XIVe siècles, et l’église Notre-Dame, aux vitraux remarqués, complètent un patrimoine religieux dense. Dans les environs, Thaon-les-Vosges conserve le souvenir de la fameuse “femme à barbe” à la mairie, tandis que le fort d’Uxegney offre une plongée dans l’architecture militaire de la fin du XIXe siècle.

Plus haut dans la vallée, Éloyes abrite un musée archéologique qui évoque l’occupation ancienne du secteur, de la préhistoire aux périodes gallo-romaine et médiévale. En remontant vers les sources de la Moselle, le voyageur retrouve les paysages déjà évoqués de hautes vallées, de forêts et de chaumes d’altitude, mais il peut ponctuer son itinéraire de haltes dans de petites communes où l’on perçoit encore le lien ancien entre industrie du bois, papeteries et cours d’eau.

Gérardmer, lacs, forêts et artisans du bois

À Gérardmer, le musée de la forêt met en valeur les métiers liés au bois et à l’exploitation des grands massifs vosgiens. La maison du commerce et de l’artisanat vosgien présente le savoir-faire local dans les domaines du textile, du meuble, de la menuiserie ou de la décoration. Plusieurs usines textiles ouvrent leurs portes à la visite et prolongent cette découverte par des démonstrations et des ventes d’usine. Autour de la ville et de son lac, les sentiers montent vers des belvédères d’où l’on perçoit la structure de la vallée, le damier des parcelles forestières et le ruban des pistes de ski.

Au nord de Gérardmer, la petite commune de Hennezel abrite un musée consacré à l’histoire des anciennes verreries. Ce lieu rappelle le rôle essentiel des forêts vosgiennes, qui fournissaient le bois nécessaire aux fours et aux charbons, et des vallons isolés où se sont implantées ces verreries dès l’époque moderne. À travers outils, moules, fragments de verre et documents, le visiteur comprend comment ces ateliers ont fait vivre pendant des siècles des hameaux aujourd’hui redevenus très calmes.

Domrémy, Neufchâteau et le grand ouest vosgien

À Domrémy-la-Pucelle, tout tourne autour de la figure de Jeanne d’Arc. La maison natale restaurée, le musée qui lui est consacré, la petite église où elle fut baptisée et la basilique du Bois-Chenu composent un ensemble de lieux de mémoire très fréquentés. Dans le paysage de côtes et de vallons, ces monuments rappellent à la fois la piété rurale et la place de la Pucelle dans l’histoire nationale.

Neufchâteau offre un autre visage du patrimoine vosgien. L’église Saint-Christophe, dont la construction s’étale du XIIe au XVe siècle, l’église Saint-Nicolas à deux étages, datée des XIIe et XIIIe siècles, et l’hôtel de ville de style renaissance forment un cœur de ville dense en monuments. Dans les environs, Liffol-le-Grand possède un musée archéologique, tandis que Coussey, Saint-Élophe et Pontpierre se distinguent par de belles églises rurales. Les châteaux de Bourlémont et de Sandaucourt, ce dernier abritant un musée d’art liturgique, ponctuent les collines et rappellent la présence ancienne d’une noblesse bien implantée.

Plus au nord-ouest, le village de Grand surprend par l’ampleur de ses vestiges gallo-romains. L’amphithéâtre, la basilique et l’église du XVe siècle témoignent d’un passé antique prestigieux, longtemps oublié puis redécouvert par les fouilles. Entre champs, bosquets et lisières, la visite prend une dimension presque inattendue, tant le site paraît à l’écart des grands axes.

Mirecourt, Charmes et les arts du quotidien

Mirecourt rassemble, dans sa vieille ville, une église médiévale, des halles du XVIIe siècle et un bâti serré qui garde le souvenir d’une tradition artisanale très vivante. Le musée de la lutherie et de la dentelle retrace l’histoire des instruments à cordes et du travail des fils, tandis que plusieurs ateliers de lutherie accueillent les visiteurs. À quelques kilomètres, à Ville-sur-Illon, le musée des brasseries vosgiennes évoque la fabrication de la bière et l’essor des brasseries régionales aux XIXe et XXe siècles.

À Charmes, sur les bords de la Moselle, l’église du XVe siècle domine le centre ancien. Aux alentours, les verreries de Portieux perpétuent le travail du verre dans un paysage fait de rivières, de prairies et de lisières forestières. La grande forteresse de Châtel-sur-Moselle, avec ses souterrains et son petit musée, rappelle la puissance militaire des seigneurs qui surveillaient jadis ce passage stratégique entre Lorraine et Alsace.

Remiremont, Saint-Dié et le Val-d’Ajol

À Remiremont, la grande rue bordée d’arcades du XVIIIe siècle et les maisons anciennes donnent un cachet particulier au centre-ville. Les musées Charles-de-Bruyères et Charles-Friry font revivre l’histoire locale et la vie des Vosgiens au XIXe siècle. L’ancienne abbatiale, liée au chapitre noble des chanoinesses, et l’hôtel de ville installé dans l’ancien palais abbatial témoignent de l’importance religieuse et politique de la cité.

À Saint-Dié-des-Vosges, la cathédrale, son cloître et l’église Notre-Dame de Galilée, édifiée au XIIe siècle, composent un ensemble architectural cohérent. Le musée évoque les anciens métiers liés à la forêt vosgienne, ainsi que la figure de Jules Ferry, enfant du pays. En remontant les vallées secondaires, le visiteur rejoint rapidement des paysages plus sauvages où alternent rochers, torrents et prairies de montagne.

Au Val-d’Ajol, la maison des hôtes de l’ancien prieuré d’Herival rappelle le passé religieux du site. Les nombreux hameaux et villages de la commune se dispersent dans les vallées de la Combeauté et de la Combalotte, offrant de multiples points de départ pour des promenades en forêt et des découvertes de petites chapelles, de fermes traditionnelles et de points de vue discrets.